La politique commerciale de l’administration Trump a eu des répercussions considérables sur le secteur énergétique, redéfinissant les équilibres et les perspectives pour les industries fossiles et les technologies propres. Alors que le concept de « domination énergétique » est mis en avant, examinons comment cette stratégie influence les prix du pétrole, les technologies vertes et l’approvisionnement en terres rares.
Implications des droits de douane sur le secteur pétrolier
Le secteur des énergies fossiles subit les contrecoups des décisions douanières de Trump. Des taxes de 25 % sur l’acier, un composant clé des pipelines, augmentent les coûts opérationnels. Parallèlement, le spectre d’une guerre commerciale mondiale alimente la chute des prix du pétrole, facteur de déséquilibre financier pour les compagnies pétrolières américaines. Le Brent, un indice du marché pétrolier, qui était tombé sous les 60 dollars le baril, illustre bien la volatilité actuelle.
Cette baisse des prix rend difficile pour les entreprises de rassurer les actionnaires sur leur rentabilité, alors que l’incertitude économique demeure. Pour générer des profits et stabiliser leur position, les sociétés pétrolières ont besoin de prix élevés. Cependant, les risques de récession liés aux politiques commerciales pourraient freiner la demande énergétique, accentuant les pressions sur le marché.
Droits de douane et technologies vertes
Les tarifs imposés à la Chine et à d’autres pays affectent aussi les producteurs américains de technologies propres. Les panneaux solaires, les batteries et les véhicules électriques, qui dépendent souvent des composants importés, font face à des hausses potentielles des coûts de production. Cette dépendance des chaînes d’approvisionnement internationales, notamment envers l’Asie, complique l’essor des énergies renouvelables.
De plus, la crainte de récession pourrait dissuader les investisseurs de financer des projets de technologie verte, en dépit de leur alignement sur les objectifs de transition écologique. Les sociétés doivent également composer avec une infrastructure domestique insuffisamment développée pour substituer à court terme les importations par une production locale.
Focus sur le stockage de l’énergie
Particulièrement touché, le secteur du stockage de l’énergie joue un rôle crucial pour l’équilibrage de l’offre et de la demande électrique. Aux États-Unis, l’essor de l’industrie des batteries se heurte à la dépendance aux importations de lithium-fer-phosphate, une chimie courante. En 2025, une majorité des composants de batteries dériveront encore de l’étranger, principalement de Chine, pays leader de la production mondiale.
Bien que certaines sociétés comme Tesla soient moins exposées grâce à leurs infrastructures locales, la complexité des chaînes d’approvisionnement et les tarifs douaniers risquent de pénaliser lourdement l’innovation et la compétitivité des solutions énergétiques propres.
Le défi des terres rares
Les tensions commerciales exacerbées par les droits de douane ont poussé la Chine à restreindre l’exportation de certains éléments rares, critiques pour l’électronique, la défense et les énergies vertes. L’Amérique, avec ses infrastructures restreintes pour le traitement de ces matières, est vulnérable face à ces mesures restrictives.
Par conséquent, la pression pour développer des chaînes d’approvisionnement alternatives s’est intensifiée, mettant l’accent sur une coopération internationale renforcée avec des partenaires tels que l’Australie et le Canada. Cependant, face à l’agressivité commerciale de l’administration Trump, ces initiatives risquent d’être entravées, ajoutant des couches de complexité aux efforts de transition énergétique durable et de sécurité nationale.