La quête de Facebook pour entrer sur le marché chinois a été longtemps marquée par des tentatives ambitieuses et audacieuses. Un nouveau livre publié par une ancienne employée de Facebook apporte des révélations fascinantes sur les démarches entreprises par Mark Zuckerberg pour lever l’interdiction du réseau social dans l’immense marché numérique chinois. Ces efforts, désignés sous le nom du « Project Aldrin », illustrent une stratégie attentive et adaptative face aux exigences strictes du gouvernement chinois.

Le « Project Aldrin » : une stratégie audacieuse de Facebook

D’après le document de 78 pages présenté à la Securities and Exchange Commission (SEC) et exploré dans le livre « Careless People » par Sarah Wynn-Williams, Facebook avait conçu un plan bien précis pour séduire le gouvernement chinois. L’idée centrale de ce projet était de développer une version de Facebook capable de se conformer aux lois de Pékin, y compris un système sophistiqué de censure des contenus postés par les utilisateurs chinois.

Ce projet dévoile comment Facebook envisageait d’intégrer un contrôle intensif sur le contenu en ligne, allant jusqu’à envisager le partage des données utilisateurs avec le gouvernement chinois, tout en supprimant les publications critiques à l’égard du Parti communiste chinois. En contrepartie, un responsable doté de larges pouvoirs aurait été désigné pour superviser la modération des contenus et assurer l’alignement avec les directives politiques chinoises.

La fascination inextinguible de Zuckerberg pour le marché chinois

Mark Zuckerberg a longtemps été fasciné par la perspective d’accéder au marché chinois, qui représente plus d’un milliard d’internautes. L’interdiction de Facebook en Chine en 2009, suite aux émeutes coordonnées au Xinjiang, n’a pas freiné cette ambition. Diverses tentatives ont été menées par Zuckerberg pour renforcer les relations avec la Chine. Symboliques, comme sa participation à un marathon à Pékin, ou linguistiques, comme son apprentissage du mandarin, ces gestes visaient à montrer de la bonne volonté et à rassurer les autorités chinoises sur ses intentions.

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Entre 2014 et 2015, de hauts fonctionnaires chinois visitaient le siège de Facebook, renforçant l’espoir d’une collaboration future possible. Toutefois, la chute en disgrâce de figures clés comme Lu Wei, ancien chef de la sécurité d’Internet en Chine, a marqué le déclin des ambitions chinoises de Facebook.

La réalité du paysage numérique chinois

La stratégie de Facebook n’a finalement pas abouti en Chine. Les grandes plateformes occidentales telles que Facebook, Google, et Instagram sont toujours bloquées, forçant les utilisateurs locaux à recourir aux VPN pour contourner les restrictions. En parallèle, la Chine a développé un écosystème numérique robuste avec des plateformes locales comme WeChat, Weibo, et Douyin, qui respectent les contrôles stricts imposés par le gouvernement.

L’intérêt de Facebook pour la Chine a significativement diminué après les tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et la Chine sous l’administration Trump. Désormais, Meta, la société mère de Facebook, alerte le monde sur l’influence numérique de la Chine et critique son approche d’un Internet fortement contrôlé.

Les révélations de Wynn-Williams jettent une lumière nouvelle sur la détermination et les compromis potentiels envisagés par Zuckerberg pour établir une présence en Chine. Elles témoignent des tensions entre les aspirations commerciales des sociétés technologiques américaines et les réalités politiques complexes des marchés étrangers où elles cherchent à s’imposer.

By Octave